Youri Gagarine, ce héros de l’Union Soviétique au sourire si doux

article de Didier Jamet
9 MARS 2004

Youri gagarine
Youri gagarine

DR

Si le destin n’en avait décidé autrement un matin blême de 1968, Youri Gagarine, le premier homme à s’être aventuré dans l’espace, aurait eu 70 ans aujourd’hui. L’occasion de redécouvrir le parcours de cet homme qui marqua l’histoire de l’astronautique de son exceptionnelle personnalité.

Si Gagarine est devenu le premier Homme de l’espace, c’est sans doute parce que, au-delà de toutes les qualités nécessaires, il en détenait deux très précieuses aux yeux des dirigeants soviétiques d’alors : des origines modestes, et un sourire désarmant qui en faisait un idéal messager de paix.

Mais une fois débarrassé des oripeaux de la propagande, ce qui frappe rétrospectivement chez le personnage Gagarine, c’est sa profonde humanité. Tous ceux qui l’ont connu sont unanimes à décrire l’étrange charisme fait de simplicité et de tact naturel dont était doué cet homme au gabarit plutôt modeste (1 m 59 pour 69,5 kg en avril 1961). Plus marquant encore, le fait que cette simplicité, éprouvée au feu cruel de la guerre et des privations, et cette aptitude à rester lui-même sans orgueil, il sut les préserver en dépit du succès et de ses vertiges.

Né le 9 mars 1934 dans le hameau de Klouchino, non loin de Smolensk (quelque 400 km au sud-ouest de Moscou), d’un père charpentier et d’une mère ouvrière agricole, il eut à connaître dès l’âge de raison les rigueurs de l’occupation allemande.

Sauvant de justesse son petit frère Boris de la pendaison à laquelle l’avait condamné par pur sadisme un soldat allemand, il apprend le courage et la solidarité. Il retire aussi de ces années noires, passées terré dans une galerie souterraine (les nazis ont réquisitionné l’isba familiale), une inextinguible soif de vivre. Surtout, il est témoin pour la première fois de combats aériens, scènes qui le marqueront au point de décider de son destin. À l’heure du choix entre une carrière de métallo, à laquelle le destinait tout droit son apprentissage, et une affectation dans l’armée de l’air, rendue possible par sa fréquentation assidue d’un aéroclub, c’est cette dernière qui emporte son adhésion.

Après deux ans de formation, il choisit d’être affecté à une base du grand nord, dans la région de Mourmansk, près de la ville de Nickel. C’est là qu’en août 1959 une commission médicale le convoque et lui demande l’air de rien s’il serait volontaire pour piloter un " tout nouveau type d’appareil. "

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À noter également que le Centre Culturel de Russie (61 rue Boissière 75116 Paris, métro Boissière ou Victor Hugo) organise jusqu'au 13 mars une expo photo gratuite sur Gagarine et les Français à l'entraînement à la Cité des étoiles, dont plusieurs images inédites.

Dans notre dictionnaire de l'astronomie...

"La nuit étoilée à Saint-Remy", de Van Gogh.<br>Pour voir l'Univers tel qu'il est, il faut soit la rigueur du scientifique, soit la sensibilité de l'artiste.Tout le reste n'est qu'illusion...
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