Beagle 2 : pas de sérénade pour Mars Express

article de Olivier Sanguy
7 JANVIER 2004

Le Professeur Colin Pillinger et une maquette échelle 1 de Beagle 2.
Le Professeur Colin Pillinger et une maquette échelle 1 de Beagle 2.

Beagle 2 project

Beagle 2, cet astucieux robot en forme de montre-gousset qui devait se déployer à la surface de Mars n’a envoyé aucun signal en direction de Mars Express aujourd’hui.

Construit sous la direction de l’Université de Leicester, et sous l’impulsion de Colin Pillinger, Beagle 2 a été "porté" vers la Planète rouge par la sonde Mars Express de l’Agence Spatiale Européenne. Les 24 et 25 décembre dernier, Beagle 2 devait atterrir sur Mars, protégé par 3 airbags, et transmettre une petite musique composée par le groupe britannique Blur. Pendant ce temps, Mars Express se plaçait correctement sur son orbite Martienne.

Malheureusement, aucun signal de Beagle 2 ne fut détecté le matin de Noël. Cependant l’espoir était toujours de mise puisque cette transmission devait se réaliser via la sonde de la NASA Mars Odyssey, soit un mode de communication qui n’avait pas pu être testé auparavant (Mars Odyssey tourne autour de Mars depuis 2001). Une autre tentative, avec le radiotélescope de Jodrell Bank, échoua également peu après. Mais là encore, ce type de transmission directe entre Beagle 2 et la Terre ne faisait pas partie des conditions opérationnelles normales du petit robot britannique.

Ce n’est qu’aujourd’hui, 7 janvier, que Beagle 2 devait signaler sa bonne santé en communiquant avec Mars Express, un mode de transmission pour lequel les 2 engins sont conçus dès l’origine et qui fut largement testé.

C’est pourquoi l’absence de tout signal ce jour génère une inquiétude beaucoup plus grande au sein de la communauté spatiale européenne.

Doté d’instruments scientifiques devant permettre d’analyser le sol martien et d’y chercher d’éventuels indices de vie, Beagle 2 représentait aussi la "part du rêve" dans l’aventure européenne vers Mars. Pourtant, il ne faut pas occulter le succès de Mars Express, la sonde proprement dite, qui est désormais parfaitement sur son orbite de travail. La tâche ne fut pourtant pas facile pour cette dernière puisqu’elle du surmonter la défaillance d’un panneau solaire (30% d’énergie électrique en moins) et surmonter les colères extrêmes du soleil en octobre.

Mars Express doit d’ailleurs activer ses instruments avant la fin du mois de janvier. Ce sera l’heure de vérité ultime pour l’orbiteur européen.

Avant cela, Mars Express tentera aussi de rentrer à nouveau en contact avec Beagle 2 dans les jours qui viennent.


Olivier SANGUY est rédacteur en chef d’ESPACE Magazine, le magazine de la conquête spatiale, qui consacre son numéro de janvier à un dossier spécial sur Mars et l'avenir de l'homme sur la Planète Rouge

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