Spirit assure ses arrières

article de Didier Jamet
5 JANVIER 2004

L\'arrière de Spirit avec le pétale de protection déployé. Au second plan, l\'horizon nord de Mars
L'arrière de Spirit avec le pétale de protection déployé. Au second plan, l'horizon nord de Mars

Nasa

Spirit, le robot à six roues de la Nasa qui a touché Mars dans la nuit du 3 au 4 janvier 2004, se porte comme un charme. Il est aujourd’hui parvenu à verrouiller son antenne à haut débit sur la Terre, grâce à quoi il va pouvoir nous envoyer directement ses images sans passer par le relais d’une sonde en orbite.

Le gain de temps permis par cet envoi direct de données est crucial pour la performance de la mission, car les sondes susceptibles de servir de relais ne sont pas en permanence en visibilité de Spirit.

S’agissant de sa localisation exacte, il semble que Spirit se soit posé à quelques kilomètres seulement du centre de l’ellipse dans laquelle il était prévu qu’il atterrisse, dans le cratère Gusev. Il fait face au sud et est à peu près parfaitement à l’horizontale, avec une inclinaison ne dépassant pas les 2 degrés. La situation est donc optimale pour son passage prochain en mode déambulatoire.

Les contrôleurs sur Terre continuent les vérifications qui devraient leur permettre d’ici une semaine de couper le " cordon ombilical " qui relie encore Spirit à sa plateforme d’atterrissage, le laissant alors libre d’explorer les environs. Sur les premières images renvoyées, les contrôleurs ont décelé ce qui pourrait être un cratère dans le cratère, et ils sont en train d’évaluer s’il est à la portée de Spirit. Cette formation géologique serait en effet une cible d’étude de premier plan grâce à la variété des terrains que l’impact a dû mettre en évidence, notamment de possibles dépots sédimentaires

Le site d’atterrissage, sur la qualité duquel une inconnue subsistait à priori, semble tout à fait excellent : il présente à la fois une considérable variété de roches d’un grand intérêt géologique, sans qu’aucune ne constitue un obstacle infranchissable pour le petit robot dont les capacités en tout-terrain sont assez limitées. Il semble également qu’il ne coure pas le risque de s’ensabler piteusement dans un nid à poussières tel un concurrent du Paris-Dakar.

Revenez fréquemment sur le site, nous vous tiendrons au courant du déroulement de la mission au fur et à mesure de l’arrivée des prochaines images, dont les premières en couleur.

cratère | cratère