article de Didier Jamet
5 NOVEMBRE 2003
Le Soleil est déchaîné. Le 4 novembre 2003 à 19h50 TU, il a encore connu une violente éruption qui restera probablement dans les annales. Sa puissance fut telle qu’elle a saturé les capteurs de rayonnement X du satellite GOES. Il faut donc s’attendre à de nouveaux épisodes d’aurores polaires à des latitudes inhabituelles dans les jours à venir, tel que celui qui a été observé en Normandie le 31 octobre dernier.
Le chercheur David Knudsen, du Centre d'étude des Environnements Terrestre et Planétaires, se trouvait à Arromanches le 31 octobre dernier lorsqu’il fut réveillé par une intense lueur rouge qui illuminait le ciel. Originaire du Canada, où ces phénomènes sont fréquents, il a immédiatement identifié la cause de cette lueur inhabituelle : une aurore polaire débarquant sans préambule dans le ciel normand !
Au Canada justement, la saison des aurores bat son plein, et Dominic Cantin leur livre une traque impitoyable, ainsi qu’en témoigne l’image ci-contre, réalisée en dépit de conditions météo particulièrement contraires.
A la faveur de ces circonstances exceptionnelles, chacun d’entre nous peut se transformer en chasseur d’aurores boréales. Il suffit en effet d’un appareil photo doté d’une pose B, vous permettant de maintenir la pose tant que vous appuyez sur le déclencheur, d’un trépied et d’un déclencheur souple.
Chargez votre appareil avec une pellicule sensible (400 à 800 ISO), rendez-vous dans un lieu éloigné de la pollution lumineuse des grands centres urbains, et enchaînez des séries de clichés en longue pose. Essayez plusieurs durées d’exposition, comprises entre 30 secondes et une minute.
C’est à partir de minuit heure locale que les aurores sont le plus susceptibles de se produire. Lorsqu’elles débutent, elles peuvent se prolonger pendant près de trois heures.
Alors couvrez-vous bien, emportez un thermos de café et quelques amis, et bonne chasse !