article de Didier Jamet
28 OCTOBRE 2003
Le Soleil est décidément en pleine forme. Après avoir connu 2 puissantes éruptions les 22 et 23 octobre, il a libéré au matin du 28 octobre 2003 une énorme quantité de matière coronale qui se dirige droit sur notre planète à la vitesse de 2125 kilomètres par seconde. A ce rythme, la pluie de particules chargées devrait atteindre notre planète en moins de 24 heures.
Cette éruption est la troisième plus puissante enregistrée depuis 1970, les deux plus fortes ayant eu lieu en août 89 et en avril 2001.
8 minutes après l’éruption, notre planète a été bombardée par une pluie de rayons X consécutive à l’éruption qui ont fortement ionisé les couches supérieures de l’atmosphère, provoquant d’importantes perturbations des communications radio.
L’atmosphère de notre planète nous protège de l’essentiel de ces radiations, mais plus on se trouve en altitude, moins le filtre atmosphérique joue son rôle. Aussi les personnels navigants et les passagers des vols longs courriers peuvent à ces occasions encaisser une dose de radiations équivalent à celle reçue lors d’une radio des poumons. Les plus exposés sont naturellement les deux astronautes actuellement en orbite à bord de la Station Spatiale Internationale, lesquels doivent s’abriter dans les zones de la station les moins exposées aux radiations et naturellement proscrire toute sortie extra-véhiculaire.
En dépit de sa puissance, cette éruption solaire ne déclenchera pas nécessairement d’aurores boréales. Il faut en effet une orientation particulière du champ magnétique dans le nuage de gaz éjecté du soleil pour que celui-ci interagisse avec la haute atmosphère terrestre. Les fortes éruptions des 22 et 23 octobre n’ont par exemple pas déclenché une activité aurorale exceptionnelle. Mais si toutefois c’était le cas, on pourrait alors en observer à des latitudes inhabituellement basses.