article de Fabrice Mottez
12 SEPTEMBRE 2002
Dans leurs simulations, F. Bournaud et F. Combes ont pris en compte
cette faculté qu'a le disque d'une galaxie de
capturer du gaz.
Ils ont trouvé que lorsque la galaxie spirale n'a pas de barre,
la capture de gaz par le disque est efficace.
Le disque s'alourdit tandis que le bulbe garde une masse constante: c'est
l'évolution inverse de celle qui avait fait disparaître la première barre.
Le disque finit alors par devenir instable, et une seconde barre se forme.
Une fois que la barre est formée, les simulations (ainsi que des
arguments théoriques) montrent que la capture de gaz par le
disque cesse. En effet, la barre crée une nouvelle répartition des
forces qui s'y oppose. Par contre la barre favorise la précipitation
de matière du disque vers le centre de la galaxie, c'est à
dire vers le bulbe. Cela engendre une flambée de nouvelles
étoiles dans le centre du disque qui peut devenir très brillant. Mais
alors, le bulbe s'alourdit, et le disque s'allège.
Ces conditions ne sont pas favorables au maintien de la
barre, qui disparaît à nouveau. Mais alors, puisque la barre
a disparu, le disque peut à nouveau capturer du gaz provenant
de l'extérieur. Un cycle peut
recommencer.
Ce cycle de formation et de destruction des barres serait entretenu
tant que les galaxies auraient du gaz à capturer.
D'après ce modèle d'évolution cyclique, le taux élevé de
galaxies spirales barrées qu'on observe dans l'univers
(un tiers de galaxies faiblement barrées, et un tiers de
galaxies fortement barrées) serait le reflet du pourcentage
de temps pendant lequel une galaxie spirale a une barre. Ce
pourcentage est compatible avec les résultats obtenus dans les
simulations.
Les simulations de F. Bournaud et F. Combes montrent qu'à l'heure
actuelle, les galaxies spirales pourraient en être à leur troisième
ou quatrième épisode barré.
L'auteur remercie F. Bournaud et F. Combes d'avoir relu cet article.