Quel avenir pour CONTOUR ?

article de Laurent Laveder
21 AOUT 2002

Si elle est sauvée, la sonde CONTOUR rendra visite au noyau de la comète Encke en novembre 2003 et à Schwassmann-Wachmann en juin 2006. Mais rien n’est joué.
Si elle est sauvée, la sonde CONTOUR rendra visite au noyau de la comète Encke en novembre 2003 et à Schwassmann-Wachmann en juin 2006. Mais rien n’est joué.

CONTOUR, NASA.

Il est possible que les deux morceaux repérés sur les images soient une partie du moteur d’apogée expulsé du reste de la sonde, suite à une explosion d’origine encore indéterminée. La mission n’est donc pas encore condamnée, même si ses chances semblent faibles. Cela dépendra en partie du fait que la sonde puisse ou non rétablir le contact avec la Terre. Pour le moment, aucun signal radio n’a été détecté, malgré l’utilisation de radiotélescopes géants tels que celui de 70 m de diamètre de Goldstone ou celui de 305 m d’Arecibo. Mais les responsables du projet essayent encore.

Séquence automatique

La sonde est conçue pour reprendre automatiquement contact avec la Terre 96 heures après avoir reçu le dernier signal d’origine terrestre. A partir de ce moment, elle doit initier une séquence de 60 heures au cours de laquelle chacun de ses deux transmetteurs émet à travers trois de ses quatre antennes – l’antenne à haut gain n’est pas utilisée lors de cette séquence, car son angle d’émission est très étroit et qu’elle a très peu de chance de faire face à la Terre – fixées sur la sonde en différents emplacements.

Si l’une d’elle est en mesure de reprendre contact, alors les ingénieurs de vol pourraient être en mesure d’envoyer les commandes de correction de la trajectoire, afin de rediriger la sonde de telle manière que son antenne à haut gain soit en permanence dirigée vers la Terre.

Et après ?

L’équipe de la mission CONTOUR se donne jusqu’à la fin de cette semaine pour rétablir le contact avec la sonde. Si cela s’avérait impossible, ils réessayeraient en décembre, car à cette époque, l’orientation de la sonde sera plus favorable.

Robert Farhquar, directeur de la mission CONTOUR confie qu’il n’est pas très optimiste quant à l’avenir de la sonde. Mais il travaille à la réalisation de cette mission depuis 1972, lorsqu’il a pour la première fois imaginé et écrit un article sur une sonde s’approchant du noyau de la comète Encke (la première des deux cibles de CONTOUR). Alors il n’est pas prêt d’abandonner et fera tout ce qu’il est possible de faire pour que la mission soit menée à terme. Sans compter que 159 millions de dollars (le prix de la mission CONTOUR) sont une excellente motivation pour la réussite d’une telle tâche…

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