Avalanche de comètes !

article de Laurent Laveder
4 AOUT 2002

La comète 2002 O6 Suzuki est une comète relativement brillante qu’il faut tenter rapidement, peu avant le crépuscule. Ce soir, elle est de magnitude 6,8, à l’est de la Ceinture d’Orion.
La comète 2002 O6 Suzuki est une comète relativement brillante qu’il faut tenter rapidement, peu avant le crépuscule. Ce soir, elle est de magnitude 6,8, à l’est de la Ceinture d’Orion.

Bernard Guillaud Saumur, AAAA.

L’astronome amateur japonais Suzuki a découvert une comète sur des images du voisinage du Soleil prises par l’observatoire solaire SOHO les 25 et 27 juillet. Cette comète (baptisée 2002 O6) apparemment banale, près de 500 comètes de ce type ont été découvertes à ce jour, atteindra la magnitude 6,3 peu avant la mi-août. Ça, c’est moins banal ! Et en plus, ce sera observable par les amateurs européens. Que demander de plus ?

Tout comme Sebastian Hoenig, Suzuki est un chasseur de comète qui sévit sur les images du télescope solaire SOHO.

Les 25 et 27 juillet 2002, il découvre une faible comète de magnitude 9. Recherchant l’astre sur des photos plus anciennes, il retrouve sa trace sur une image du 13 juillet. La comète est alors de magnitude 12.

Une comète accessible à tous !

Le 1er août, l’amateur américain Hale (le co-découvreur de la fameuse Hale-Bopp) l’observe visuellement. Il estime sa magnitude à 9,5 pour un diamètre de 4 minutes d’arc. Mais la Lune, les nuages et le crépuscule gênent ses estimations de luminosité.

Mais 2002 O6 Suzuki n’est pas une pauvre comète de plus réservée aux amateurs aguerris. Les calculs montrent qu’elle devrait atteindre la magnitude 6,3 dès le 11 août 2002 ! Cet éclat doit beaucoup au fait qu’il s’agit d’une NEO (Near Earth Object), c’est-à-dire d’un astre passant près de la Terre. Le 10 août, la distance qui nous séparera de la comète ne sera en effet que de 0,26 UA, soit environ 40 millions de kilomètres tout de même.

Hâtez-vous !

Par contre, si vous souhaitez l’observer, hâtez-vous, car elle se rapproche angulairement très vite du Soleil. On dit que son élongation diminue, c’est-à-dire que l’angle formé par les segments Terre-Comète et Terre-Soleil se réduit.

Aujourd'hui, l’élongation sera de 67 degrés. C’est assez confortable pour tenter son observation. Par contre, le 11 août, elle ne sera plus que de 43 degrés ! Pour vous donner une comparaison, Vénus (l’« étoile » la plus brillante visible dès le coucher du Soleil, en haut à gauche de l’astre du jour) est actuellement à 46 degrés d’élongation. Il faudra donc commencer à jouer serré en l’observant à une dizaine de degrés seulement au-dessus de l’horizon est, juste avant les premières lueurs de l'aurore! Son éclat devrait constituer un atout sérieux. Essayez donc de la repérer à l’œil nu.

Où la chercher ?

Ce soir, 2002 O6 Suzuki est dans la constellation d’Orion, à l’est de la Ceinture du chasseur. Elle est de magnitude 6,8. C’est donc le matin qu’il faut essayer de l’observer, juste avant l'aurore. Le 7 août au matin, elle passe tout près du Baudrier d’Orion (le groupe formé par les étoiles Phi 1, Phi 2 et Lambda. Le 10 août, elle entre dans les Gémeaux et frôle même Castor (Alpha des Gémeaux) le 13 août, peu avant minuit (en France métropolitaine, il faut attendre quelques heures pour espérer la voir).

Bye-bye 2002 O6

Dans les jours qui suivront, sa magnitude devrait stagner à 6,3 jusqu’au 16 août. Par contre, elle ne sera plus qu’à 30 degrés d’élongation du Soleil. Ce sera donc un peu trop tard… Vous devez vous dire « c’est pas grave, j’attendrais qu’elle s’éloigne du soleil pour l’observer à nouveau ». Mais vous risquez d’être déçu, car sa magnitude ne sera plus que de 13 quand elle sera à 45 degrés d’élongation, vers le 15 novembre 2002.

La comète 2002 O6 Suzuki est donc une belle comète, pas tout à fait évidente à observer, mais qui devrait satisfaire entièrement les astronomes amateurs lève-tôt… ou couche-tard !

Ses coordonnées et des cartes de repérage pratiques sont disponibles sur le site des AAAA.

Ses éléments orbitaux sont disponibles sur le site de l’UAI.

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