article de Guillaume Cannat
1er MARS 2002
Nous sommes en semaine de Pleine Lune, une période que les observateurs du ciel redoutent car la luminosité de notre satellite efface les étoiles. Certains vont même plus loin en prétextant que l’éclat solaire réfléchit par la surface lunaire est alors tellement violent qu’il est très désagréable, voire impossible, de l’observer.
Mais se priver d’un tel spectacle serait dommage ! On trouve dans le commerce des filtres optiques colorés ou neutres qui permettent de rabattre un peu l’éblouissement lunaire ; il devient alors agréable de déambuler dans les grandes étendues sélènes, totalement métamorphosées par l’éclairage pratiquement vertical des rayons solaires.
Un jour après la Pleine Lune, il est de nouveau possible de se régaler des reliefs qui naissent sur le terminateur, à la limite du jour et de la nuit lunaire. Je vous invite notamment à tourner un instrument vers la mer des Crises, vous savez, cette petite tache noire presque ronde, que l’on voit à l’œil nu sur le côté droit de notre satellite dès les premiers jours de la lunaison.
Deux jours après la Pleine Lune, le Soleil se couche sur la mer des Crises et les ombres révèlent alors des reliefs impressionnants sur les remparts montagneux qui ceignent cette étendue de lave figée pour l’éternité. En grossissant une centaine de fois, plus si vous pouvez, essayez de distinguer la petite figure que j’appelle l’Albatros.
Pour les spécialistes, ou pour ceux qui possèdent un atlas de la Lune, je dessine le corps de cet oiseau avec la paroi ouest du cratère Yerkes et l’espèce de promontoire qui s’avance vers un petit cratère situé juste au nord de Yerkes.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le Soleil se couchera sur la mer des Crises et ce sera la dernière occasion de voir l’Albatros avant la prochaine lunaison.
D’après « ciel de nuit », émission diffusée du lundi au vendredi sur la chaîne météo (Canal 21 de CanalSatellite)
