En Iran, dans les Monts Zagros, la vallée de Teimareh abonde en pierres gravées. Datant d'au moins 6000 ans, ces pétroglyphes nous content sans doute l'histoire éternelle des rapports tumultueux qu'entretiennent depuis la nuit des temps êtres humains et animaux, tour à tour chasseurs, chassés ou domestiqués. Dans le ciel, il a suffi au photographe de laisser l'obturateur de son appareil ouvert pendant quelques dizaines de minutes pour que la rotation terrestre dessine avec la seule lumière des étoiles ces arcs de cercle concentriques. Tous semblent tourner autour d'un point situé sur la gauche de l'image, et qui correspond au pôle céleste Nord, le prolongement imaginaire dans l'espace de l'axe de rotation de notre planète. On constate d'ailleurs, à la brève traînée qu'elle aussi a laissée, que l'étoile Polaire usurpe quelque peu son nom, même si elle est incontestablement la plus proche de cet axe virtuel. À l'époque où ces pierres ont été gravées, la « Polaire » décrivait d'ailleurs un arc encore plus grand dans le ciel, puisque du fait de la précession des équinoxes, le pôle céleste Nord se trouvait il y a 6000 ans à la frontière entre les constellations du Dragon et de la Grande Ourse, à quelque 30° d'arc de sa position actuelle dans le ciel terrestre.