Les étoiles et leurs cortèges de planètes naissent dans les nuages de gaz et de poussières peuplant l’espace interstellaire. En explorant ces nuages aux longueurs d’onde infrarouges, des astronomes ont fait une étonnante découverte : des dizaines de denses noyaux de nuages brillant par la simple réflexion en infrarouge de la lumière des étoiles. Tirées de données archivées du télescope spatial Spitzer, les images rassemblées sur ce panneau illustrent ce phénomène nouvellement découvert et appelé brillance de cœur. Aux longueurs d’onde infrarouges les plus lointaines (à droite), le cœur du nuage Lynds 183 est sombre, mais dans l’infrarouge moyen (à gauche) il apparaît nettement brillant, diffusant la lumière d’étoiles proches. Comme on le voit sur ce panneau, le cœur s’étend sur 1,5 année-lumière. Pour diffuser la lumière, il faut que les grains de poussière rassemblés au cœur du nuage soient 10 fois plus gros que ne l’envisageaient jusqu’à présent les modèles, soit 1 micron au lieu de 0,1 micron. À titre de comparaison, un cheveu mesure environ 100 microns de diamètre. Ces indices d’une taille plus grande pour les grains de poussière des nuages interstellaires pourraient amener à la révision des modèles expliquant les premières étapes de la formation des étoiles et des planètes, un processus encore largement mystérieux puisqu’il se déroule dans l’opacité des nuages interstellaires. La nébuleuse sombre Lynds 183 se trouve à quelque 325 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Serpent.