Mars, un si long voyage

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Karen Miller
traduction de Didier Jamet
22 OCTOBRE 2002

La planète Mars. Les premiers Hommes qui s’envoleront pour cette destination passeront plus de temps dans l’espace que quiconque auparavant
La planète Mars. Les premiers Hommes qui s’envoleront pour cette destination passeront plus de temps dans l’espace que quiconque auparavant

Nasa

Un équipage en partance pour Mars en prendra au minimum pour trois ans, et durant cette période ils sera désespérément isolé. Pour faire face à tout problème psychologique qui surviendrait, les membres d’équipage ne pourront compter que sur eux-mêmes. « Plus nous aurons pu les entraîner, mieux ce sera, » insiste Kanas.

Les recherches indiquent que l’humeur des astronautes risque d’évoluer au cours de la mission selon des schémas prévisibles. Durant les expéditions en Antarctique par exemple, des études ont montré que le moral avait tendance à fléchir vers le milieu de la mission.

« L’explication la plus couramment admise » avance Kanas, « c’est que durant une mission de longue durée, vous serrez les dents pendant la première moitié du temps, puis vous arrivez à mi-parcours. La vous vous dites, ‘Génial, j’ai fait la moitié du chemin’, et puis juste après vous pensez ‘Mince, j’ai encore l’autre moitié à faire.’ C’est à ce moment qu’une dépression d’abord momentanée peut s’installer. »

Si le même schéma se reproduit dans l’espace, les astronautes à destination de Mars devront en être conscients, et s’y préparer.

Le type de soutien dont les astronautes auront besoin de la part de leurs chefs pourra aussi changer au fur et à mesure de l’avancement de la mission.

Par exemple, les scientifiques ont découvert qu’au début d’une expédition, les chefs les plus appréciés sont ceux qui se concentrent sur les objectifs et les moyens de les atteindre. Puis par la suite, les chefs préférés sont ceux qui se préoccupent du moral de leur troupe, et de la façon dont les gens se sentent.

« Il nous faudra habituer les chefs d’expédition à avoir cela présent à l’esprit, de façon à ce qu’ils puissent en tenir compte dans leur style de commandement. »

Les travaux actuels de Kanas mèneront à une compréhension plus étendue de ces ressorts psychologiques. « Nous étudions les comportements fondamentaux des groupes humains. » ajoute-t-il, « C’est à dire tout ce qui affecte des êtres humains mis en relation dans un environnement donné. Dans l’espace, tout est mis en évidence de façon beaucoup plus flagrante car les sujets sont isolés, confinés, et subissent une pression élevée. »

Ses découvertes s’avèreront certainement utiles pour les pompiers, sauveteurs, forces de l’ordre, médecins urgentistes, bref tous ceux qui exercent un métier où de hauts niveaux de stress ne sont pas rares.

Et il se pourrait même que ces recherches nous aident même à faire face à des situations plus triviales : peut-être n’aurez-vous jamais à éviter au dernier moment un débris spatial, ni à sortir un avion d’une vrille mal engagée. Mais à un moment ou à un autre, vous aurez probablement à emmener vos enfants dans un centre commercial…

Quelques liens pour aller plus loin (en anglais)


Centre de recherche physique-biologique de la NASA

Interactions humaines dans l’espace

De bonnes capacités relationnelles sont indispensables aux astronautes au long cours

Colocataires dans l’espace

Vivre et travailler dans l’espace, une question de psychologie

Etude sur les interactions entre membres d’équipage et avec le sol

Le « confessionnal » de la station spatiale

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