La Lune nous rendra-t-elle la mémoire ?

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Ron Koczor
traduction de Didier Jamet
21 OCTOBRE 2002

La Lune porte les cicatrices de cratères anciens qui, sur Terre, auraient depuis longtemps été effacées par l’érosion atmosphérique.
La Lune porte les cicatrices de cratères anciens qui, sur Terre, auraient depuis longtemps été effacées par l’érosion atmosphérique.

Galileo Project, JPL, NASA

Où donc faudra-t-il que les prochains astronautes à marcher sur la Lune cherchent pour trouver ces matériaux terrestres éjectés ? Il y a plusieurs possibilités.

Un bon endroit, selon John Armstrong, serait du côté du limbe oriental (vu depuis la Terre) de la Lune. « La rotation de la Lune autour de son axe est synchrone avec sa révolution autour de la Terre, » explique Armstrong. Cela signifie que le même côté de la Lune – le limbe oriental donc – est toujours le « bord d’attaque » de la Lune tournant autour de la Terre. Ce bord d’attaque devrait avoir tendance à balayer plus de débris en orbite que d’autres zones.

« Cela est vrai pour les matériaux qui ont été éjectés sur une orbite haute. Une autre possibilité serait que les matériaux aient été éjectés directement vers la Lune. Auquel cas, on pourrait les trouver n’importe où sur la face visible. » suggère Armstrong.

Une troisième possibilité serait que le matériau terrestre se trouve éjecté sur une orbite solaire de longue durée. Dans ce cas, le matériau pourrait avoir passé des milliers voire des millions d’années en orbite puis retomber n’importe où sur la Lune.

Comment pourrions-nous distinguer une roche terrestre primitive d’une roche lunaire ? Après tout, nous avons vu que la Lune elle-même est un morceau très anciennement arraché à la Terre.

Selon Armstrong, la question n’est pas encore tranchée. « Il existe plusieurs différences chimiques possibles, » dit-il. L’eau pourrait être l’une d’elles. Les océans terrestres se sont formés après que la Lune s’est séparée de notre planète. Tandis que les roches lunaires sont sèches, certaines roches terrestres contiennent des minéraux hydratées (leur structure moléculaire contient de l’eau).

D’autres différences pourraient être les hydrates de carbone où les carbonates.

Peut être qu’une succession de missions lunaires pourrait trouver de telles roches : « Nous pourrions développer des techniques de prospection robotisée qui permettraient d’analyser des milliers ou des millions de fragments de roches, à la recherche de matériaux terrestres dans le sol lunaire » imagine McKay. « Ça reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Si vous le faites à la main, c’est presque impossible. Mais pour des robots, c’est facile. Nous avons juste besoin de savoir quelles sont les caractéristiques qui permettent le plus sûrement de distinguer une roche terrestre d’une roche lunaire, et de mettre au point les instruments automatiques appropriés pour les détecter. »

On dit souvent qu’il faut voyager pour bien apprécier son propre pays. Dans le cas précis, aller sur la Lune pourrait bien être le seul moyen de comprendre la chaotique période primitive de formation de notre planète.



Quelques liens pour aller plus loin (en anglais)

Le congrès d’exobiologie organisé par le département scientifique de l’OTAN et le centre spatial Marshall

Eléments accréditant l’idée d’une apparition de la vie très peu de temps après le bombardement intense.

Astrobiology Magazine

Science

Institut d’astrobiologie de la Nasa

Les météorites lunaires, soit le processus inverse de celui qui était décrit dans cet article. À consulter également, le site du centre spatial Johnson

Recherche automatisée de météorites en antarctique

Le robot Nomad

Douces météorites

Johnny Appleseed était-il une comète ?

Big Bang, nouvelle Lune

Comment fabriquer la Lune ?

Histoire géologique de la Lune


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