Au-delà d'Apollo : un bond de géant pour les technologies lunaires

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
14 AVRIL 2009

Vous reprendrez bien un peu de technologie lunaire ? L\'astronaute Alan Bean récoltant des échantillons de surface lunaire en 1969. Se reflétant sur sa visière, le photographe, Charles Conrad.
Vous reprendrez bien un peu de technologie lunaire ? L'astronaute Alan Bean récoltant des échantillons de surface lunaire en 1969. Se reflétant sur sa visière, le photographe, Charles Conrad.

Nasa

L'ordinateur de bord du module d'excursion lunaire, le fameux « LEM » qui se posa à six reprises sur la Lune durant le programme Apollo, disposait de 4 kb de RAM et de 74 kb de "disque dur". Et à certains endroits, les parois du vaisseau étaient aussi minces qu'une feuille de papier aluminium repliée. C'était malgré tout suffisant. Mais demain, ça ne le sera plus.

À l'époque, les astronautes ne restaient sur la Lune que quelques jours tout au plus. Mais lorsque la NASA renverra des gens vers la Lune aux alentours de 2020, les plans seront beaucoup plus ambitieux. Et le matériel va avoir besoin d'une sévère remise à niveau.

Au lieu de rester quelques jours sur la Lune, les astronautes y vivront des mois, et pousseront leur enveloppe d'exploration bien plus loin qu'ils ne l'ont jamais fait auparavant. Aussi la NASA développe-t-elle une nouvelle génération de matériel pour satisfaire aux besoins de cette nouvelle mission : des robots intelligents, des Jeeps lunaires de la taille d'un camion avec des cabines pressurisées, des habitats gonflables et bien d'autres choses encore.

« Si nous voulons rester sur la Lune pour de longues périodes, il nous faut développer l'équipement nécessaire à la survie dans un tel environnement » insiste Frank Péri, directeur du programme de développement de la technologie d'exploration à la NASA.

À l'époque d'Apollo, les robots assistants n'existaient que dans le domaine de la science-fiction. Si les astronautes avaient besoin de déplacer un équipement lourd, ils devaient se le coltiner eux-mêmes. Et s'ils voulaient explorer un cratère, il ne pouvaient pas envoyer un robot à leur place en reconnaissance. Les robots semi-autonomes actuellement en cours de développement diminueront les risques en aidant les astronautes à de telles tâches.

C'est par exemple le cas du robot à six jambes ATHLETE qui avec ses faux airs d'araignée transportera les charges lourdes. «Sur le principe, ce n'est jamais qu'un camion à plancher plat sur lequel vous pouvez charger des choses pour les déplacer » résume Péri. Un prototype construit au JPL a des roues au bout de chaque jambe. De cette manière, il peut se glisser sous le module atterrisseur, le soulever et le déplacer vers un autre endroit ce qui permettrait par exemple de faire une sorte de jeu de saute-mouton avec les rochers. Les astronautes pourront également remplacer les roues sur une ou plusieurs jambes par des perceuses ou tout autre outil de façon à ce que ATHLETE puisse les aider à d'autres tâches de maintenance ou d'exploration.

ATHLETE, avec d'autres robots plus petits actuellement en cours de développement, aura toute la puissance de calcul nécessaire pour répondre aux commandes vocales et posturales des astronautes, ainsi que la capacité d'être contrôlé à distance. 4 kb de RAM ne suffiront pas à ces machines. Sans parler de la nouvelle Jeep lunaire que vous découvrirez dans la suite de cet article « De la Jeep au Camping-Car » (lien ci-dessous)

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