La mission Kepler à la recherche de nouvelles Terres

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
6 MARS 2009

vue d\'artiste d\'une planète de type terrestre tournant autour d\'une étoile lointaine.
vue d'artiste d'une planète de type terrestre tournant autour d'une étoile lointaine.

Dana Berry/Nasa

Existe-t-il d'autres mondes semblables au nôtre ? Sommes-nous seuls dans l'univers ? La mission spatiale Kepler de la NASA est sur le point d'entreprendre un voyage inédit susceptible d’apporter enfin une réponse à ces questions millénaires.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un peu avant 5 heures du matin heure continentale européenne, Kepler décollera de Cap Canaveral à bord d'une fusée Delta 2. Il s'agit de la première mission qui a la capacité de découvrir des planètes exactement pareilles à la Terre : des planètes rocheuses qui tournent autour d’une étoile semblable au Soleil dans une zone où la température est idéale pour que l'eau liquide ait pu se maintenir à leur surface.

Comme le précise Jon Morse, directeur de la division astrophysique au siège de la NASA à Washington, « Kepler est un composant essentiel du dispositif que la NASA a mis sur pied afin de découvrir et d'étudier des planètes où des conditions semblables à celles régnant sur terre peuvent être présentes. »

Pendant trois ans et demi, Kepler examinera plus de 100 000 étoiles de type solaire de notre galaxie dans les constellations du Cygne et de la Lyre. On s'attend à ce qu'elle découvre des centaines de planètes de la taille de la Terre et plus grandes, tournant à des distances variées de leur étoile. Si des planètes semblables à la Terre sont communes dans la zone habitable (là où les conditions permettent la présence d'eau liquide) Kepler pourrait trouver des dizaines de mondes semblables au nôtre. Mais si ces planètes sont en revanche rares, il se pourrait que Kepler n'en trouve aucune.

Le télescope de Kepler a été spécialement conçu pour détecter la baisse périodique d'éclat des étoiles provoquée par le transit de planètes devant leur disque. Certains systèmes stellaires sont orientés de telle façon que leurs planètes passent devant le disque de leur étoile vue depuis la Terre. Lorsque la planète transite ainsi devant le disque de l'étoile, celle-ci perd un peu de son éclat. Le télescope peut alors enregistrer des changements de brillance de 20 parties par million. « Si Kepler observait une petite ville terrestre depuis l'espace, il serait capable de détecter la baisse de luminosité provoquée par le passage de quelqu’un devant une fenêtre éclairée» affirme James Franson, directeur du projet Kepler au JPL de Pasadena, en Californie.

Pour réaliser cet exploit, Kepler utilisera le plus grand capteur photographique numérique jamais lancé dans l'espace, puisqu'il rassemble 95 millions de pixels.

En examinant de grandes portions du ciel pendant ses trois ans et demi d’espérance de vie, Kepler sera capable de voir des planètes transiter périodiquement devant leur étoile sur plusieurs cycles. Cela permettra aux astronomes de confirmer la présence des planètes.

Les planètes de type terrestre dans les zones habitables devraient théoriquement mettre environ une année pour boucler une orbite, aussi Kepler va suivre ces étoiles pendant au moins trois ans pour confirmer leur présence. Les télescopes au sol et les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer effectueront des observations de suivi sur les plus grandes planètes, qu'ils seront à même d’observer.

" Kepler est une pierre angulaire de notre compréhension des différents types de planètes qui se forment autour d'autres étoiles » dit la chasseuse d'exoplanètes Debra Fischer de l'université d'État de San Francisco. « Les découvertes qui se feront jour seront utilisées immédiatement pour étudier l'atmosphère des grandes exoplanètes gazeuses avec Spitzer. Et les statistiques qui seront compilées nous aideront à baliser le chemin vers un pale point bleu semblable à notre planète, mais tournant autour d'une autre étoile. »

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