La sonde Phoenix arrive sur Mars

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Patrick Babayou
24 MAI 2008

Vue d\'artiste de la sonde Phoenix un instant avant son atterrissage sur la plaine arctique martienne. Les rétrofusées contrôlent la vitesse de l\'engin spatial durant les dernières secondes de la descente.
Vue d'artiste de la sonde Phoenix un instant avant son atterrissage sur la plaine arctique martienne. Les rétrofusées contrôlent la vitesse de l'engin spatial durant les dernières secondes de la descente.

NASA/JPL-Calech/University of Arizona

La sonde Phoenix de la NASA s'apprête à terminer son long voyage pour entamer une mission de trois mois à goûter et renifler les quelques poignées de sol martien et de glace. L'atterrissage est prévu ce dimanche 25 mai sur la planète rouge.

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Phoenix va entrer dans la haute atmosphère de Mars à une vitesse de plus de 20.000 km/h. En sept minutes, la sonde doit réussir l'exploit d'enchaîner une séquence d'actions qui la ralentiront à une vitesse d'environ 8 km/h avant que ses trois pieds ne touchent le sol.

"Ce n'est pas un voyage d'agrément. Poser un engin sans danger sur Mars est difficile et risqué", a rappelé Ed Weiler, administrateur adjoint de la Direction des Missions Scientifiques au siège de la NASA à Washington. "Sur le plan international, moins de la moitié des tentatives d'atterrissage sur Mars ont réussi".

Les risques les plus importants identifiés sont représentés par des rochers assez grands pour faire rater la phase finale d'atterrissage ou encore empêcher l'ouverture des panneaux solaires. Toutefois, les images de la caméra HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment) embarquée sur la sonde de la NASA Mars Reconnaissance Orbiter ont permis de réduire ce risque en fournissant des détails suffisants pour localiser des roches plus petites que le module d'atterrissage.

"Nous avons couvert presque la totalité de la zone d'atterrissage avec les images de HiRISE", explique Ray Arvidson de l'Université Washington de Saint Louis, responsable du groupe de travail sur le site d'atterrissage de Phoenix. "C'est une des régions les moins rocheuses de toute la surface de Mars, nous sommes donc confiants sur l'absence d'un rocher qui puisse avoir une incidence néfaste sur la capacité de Phoenix à atterrir en tout sécurité".

En 2002, la sonde orbitale de la NASA Mars Odyssey a permis de découvrir que de l'eau sous forme de glace se trouve en abondance juste sous la surface du sol dans les plus hautes latitudes de la planète Mars. La NASA a choisi le projet Phoenix parmi 24 autres compétiteurs à cette première exploration dans le cadre du programme Mars Scout.

"Phoenix atterrira bien plus au nord que toutes les missions martiennes précédentes", confirme Barry Goldstein, directeur de projet au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA à Pasadena.

Le robot fonctionnant à l'énergie solaire manipulera un bras de plus de 2 mètres qui lui permettra de s'emparer d'échantillons de sol et de glace souterraine. Les instruments du laboratoire embarqué analyseront ces échantillons. Les caméras et une station météo de fabrication canadienne fourniront d'autres informations sur l'environnement du site. Le givre couvrira la région en même temps que l'atmosphère se refroidira et pourrait peut-être enterrer Phoenix dans les glaces.

"La mission Phoenix va non seulement étudier la surface gelée de cette région de l'extrême nord mais elle va aussi constituer une étape de l'exploration de Mars en déterminant si cette région froide qui peut englober pas moins de 25% de la surface martienne est habitable ou non", explique Peter Smith, de l'Université de l'Arizona, Tucson.

Un des objectifs de recherche est de déterminer si les conditions du site ont pu être un jour favorables pour une vie microbienne. La composition et la texture du sol qui recouvre la glace pourrait donner fournir des indices d'une possible fonte des glaces due à des cycles climatiques de long terme. Une autre question importante est de savoir si les échantillons qui seront extraits contiennent des atomes de carbone qui pourraient constituer des éléments de preuve de vie.

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