Mieux comprendre le trou dans la couche d’ozone

article original publié par Science @ Nasa
auteur : Docteur Tony Phillips
traduction de Didier Jamet
17 MARS 2003

Aurores sur Jupiter vues par Hubble
Aurores sur Jupiter vues par Hubble

Nasa

Le scénario de West est cohérent avec les faits, mais le chercheur reste pourtant intrigué : « il n’y avait pas d’intense activité aurorale lorsque la grande tâche sombre a gagné en étendue à la fin de l’année 2000. Qu’est-ce qui a provoqué son apparition ? Nous ne savons pas. Cela nous montre que la stratosphère de Jupiter est une zone plus intéressante que nous ne le pensions auparavant. »

De plus, son étude pourrait aussi nous apprendre quelque chose sur notre propre planète.

West s’en explique : « Cette tache sombre est piégée par un vortex polaire – un grand tourbillon dépressionnaire engendrant un courant atmosphérique rapide de haute altitude qui fait le tour du pôle nord de Jupiter. » Les vents puissants du vortex agissent comme une barrière atmosphérique, bloquant la tache sombre à une latitude élevée. De tels tourbillons sont à l’œuvre dans les zones polaires terrestres. Le vortex arctique de notre planète est quelque peu perturbé par les masses continentales qui se trouvent au nord, alors que celui de l’antarctique, survolant moins de masses continentales, est mieux organisé. Le vortex joue un rôle majeur dans le confinement du trou d’ozone, de la même manière que le vortex de Jupiter confine la grande tâche sombre.

« Suivre l’évolution de la grande tache sombre pourrait nous aider à comprendre comment fonctionnent les vortex planétaires. » Et dans ce genre d’étude, deux planètes valent mieux qu’une.

En attendant, West serait ravi de simplement revoir la grande tache sombre. « Elle est insaisissable » dit-il. Même s’il ne peut pas choisir sa séance, cela ne lui déplairait pas d’être à nouveau témoin d’un tel spectacle…


Note : Quel age a la grande tache rouge ? On évoque souvent une ancienneté de l’ordre de 300 ans, et c’est peut être bien le cas. Mais la littérature disponible sur le sujet est assez discutable avant 1879. Dans leur étude phénomène fluctuants dans le système Jovien (NASA SP 494, 1989), Beebe, Orton et West (page 261), disent : « des compte-rendus d’observations faisant état de taches rouges apparaissent dès le 17e siècle. Certains registres historiques retiennent l’année 1879 pour la première observation la Grande Tache Rouge. Il est difficile de répondre à la question de savoir si elle a été présente de façon continue entre ces deux périodes.


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