article de Didier Jamet
27 AOUT 2015
Le 30 juillet dernier, la caméra Osiris de la sonde Rosetta a enregistré une inattendue série d'images montrant le passage d'un rocher dans son champ de vision.
Rosetta se trouvait alors à 185 km du noyau qu'elle escorte depuis l'été 2014, une distance de sécurité justifiée par l'activité grandissante de la comète tandis qu'elle approchait du périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil, finalement atteint le 13 août.
Hélas, cette grande distance nous prive de détails concernant cet intrus, dont la taille exacte semble impossible à déterminer, l'Agence spatiale européenne se contentant de préciser qu'elle peut aller « de un à cinquante mètres » (impossible de déterminer sa distance), et dont l'origine reste incertaine : s'agit-il d'un astéroïde croisant fortuitement dans les parages, ou bien ce rocher a-t-il été éjecté du noyau suite à l'activité retrouvée de ce dernier sous l'effet de la chaleur solaire ?
Si cette dernière hypothèse nous paraît de loin la plus probable, le peu d'informations livrées à ce stade par l'Agence spatiale européenne ne permet cependant pas de l'affirmer. Pour en avoir le coeur net, il faudra attendre soit plus de données de la part de l'ESA, soit les prochains survols rapprochés du noyau, lorsque la comète se sera éloignée du Soleil et que ses parages seront redevenus fréquentables pour un engin spatial, afin de comparer le nouvel état de surface du noyau avec ce qu'il était avant le passage au périhélie.