article de Didier Jamet
5 AOUT 2011
Dans l’hémisphère sud de Mars, notamment sur les pentes du cratère Newton, la sonde spatiale MRO a révélé l’apparition de ravines persistantes entre le printemps et l’été austral martien. Elles pourraient êtres dues à des écoulements réguliers d’eau salée.
Ces traces d’écoulement ont été observées dans nombre de cratères compris entre 32 et 48° de latitude sud, et préférentiellement sur les pentes tournées vers l’équateur.
Si le mécanisme d’apparition de ces possibles sources reste incompris, ces traces pourraient être dues à des écoulements d’eau liquide salée. La salinité abaisse en effet le point de congélation de l’eau. La salinité nécessaire à de tels écoulements aux températures relevées sur Mars à ces saisons n’excèderait pas celle de l’océan.
Quoique des traces d’écoulement aient déjà été observées sur Mars, aucune ne présentait ces caractéristiques, avec un tracé s’allongeant au fil du temps jusqu’à atteindre plusieurs centaines de mètres, possible indice d’une source relativement pérenne. Voir cette animation, très parlante.
De précédentes traces d’écoulement avaient pu être expliquées par des écoulements de dioxyde de carbone liquide. Les températures présentes dans cette zone sont toutefois trop chaudes au printemps et en été pour que cette hypothèse soit envisageable. L’eau salée reste donc la meilleure candidate. Cependant le spectromètre de MRO n’a pas confirmé la présence d’eau, ce qui pose à son tour question sur la validité de l’hypothèse « eau salée ».
Cette annonce et le caractère très incomplet des arguments qu’elle présente ne manqueront pas de relancer la polémique sur la possible habitabilité de la planète rouge pour des micro-organismes, hypothèse qui permettrait d’expliquer les anomalies en méthane constatées depuis plusieurs années dans certaines régions martiennes.