article de Didier Jamet
13 FEVRIER 2009
Le 10 février dernier, un satellite russe hors service, Kosmos 2251, et un satellite américain en activité, Iridium 33, se sont mutuellement détruits lors d'une collision survenue à la verticale de la Sibérie, à 800 km d’altitude. Ayant eu lieu à une vitesse relative de 41 600 km/h, la collision a généré deux vastes nuages de débris dans lesquels le réseau de surveillance radar de l'espace de l'US Air Force aurait dénombré aux alentours de 500 fragments de taille avoisinant les 10 centimètres.
Si la station spatiale internationale, qui tourne autour de la Terre à une altitude de 350 km, n'a rien à craindre à court terme de ces nuages de débris situés beaucoup plus haut, la situation est en revanche plus préoccupante pour bon nombre de satellites scientifiques comme Aqua et Aura de la Nasa, ou le satellite français Corot. Seules des observations ultérieures de la façon dont évoluent ces nuages de débris permettra de préciser les risques encourus par les satellites scientifiques actifs, qui sont nombreux à cette altitude. Ce qui pour l'heure est certain, c'est que contrairement à certaines rumeurs propagées sur Internet, ces débris ne sont pas radioactifs car aucun des satellites impliqués, tout deux de communication, n'emportait de matières fissiles.
S'il s'agit de la première collision entre deux satellites encore intègres au moment de l'impact, ce n'est cependant pas la première fois que des satellites sont détruits lors de collisions avec des débris spatiaux. Ce fut notamment le cas pour le satellite Cerise en 1996. Cependant si ce genre de collision devait se reproduire trop souvent, elles ne manqueraient pas de déclencher des collisions en chaine qui, selon certains modèles, pourraient par le jeu de fragmentations successives créer une véritable nuée de débris interdisant toute activité spatiale d’ici moins d’un siècle.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'épineuse problématique des débris spatiaux, nous ne saurions trop vous conseiller cet excellent dossier sur le site du CNES.