article de Didier Jamet
28 MARS 2001
On savait que les éjections de matière coronale qui suivent les éruptions solaires représentaient un danger pour les satellites et les lignes à haute tension. Ce qu’on savait moins, c’est qu’elles se dévorent entre elles à peine éjectées du Soleil.
C’est un crépitement radio capté loin du Soleil par la sonde Wind qui a d’abord attiré l’attention des chercheurs. En rapprochant l’événement d’images prises par SOHO, ils ont compris qu’ils assistaient en fait à une violente scène de cannibalisme gazeux. Une première éruption projette dans le vide un nuage de gaz ionisé. La zone reste active, et peu de temps après, une deuxième éjection se produit, plus violente et surtout plus rapide : sa vitesse peut approcher mach 2.
La nouvelle venue ne tarde pas à rentrer en collision avec sa devancière, qu’elle gobe tout simplement. L’ensemble forme alors une structure complexe dont la dynamique génerale est directement influencée par l’événement.
Les chercheurs pensent qu’ils tiennent là l’explication de certains orages magnétiques particulièrement longs et violents qui frappent régulierement l’atmosphère terrestre.