article de Didier Jamet
26 JUILLET 2003
Rassurez-vous, la guerre des Mondes n’a pas encore commencé : les occupants de ce vaisseau sont deux terriens tout à fait pacifiques, et il s’agit bien sûr de la Station Spatiale Internationale (ISS), laquelle va nous gratifier de superbes passages au-dessus du continent au cours de la semaine qui vient !
Ces passages sont particulièrement favorables car ils se produisent tous les soirs du 26 juillet au 4 aout, en première partie de nuit, et sont bien visibles de toute l’Europe. Les plus spectaculaires, du fait de leur éclat, auront lieu les 29 et 31 juillet, ainsi que le 2 août. (les horaires donnés sur cette page sont en heure légale, l'heure de votre montre en France)
Vue depuis le sol, la station prend la forme d’un point brillant à l’éclat fixe, traversant le ciel à vitesse constante d’ouest en est.
On la voit aussi bien car elle réfléchit la lumière du soleil sur sa surface, dans une proportion de 90 %. La majeure partie du vaisseau est en effet recouverte d’un matériau isolant très clair, les autres surfaces étant peintes en blanc ou constituées d’aluminium anodisé. Même les imposants panneaux solaires, de près de 75 mètres d’envergure, et qui absorbent pourtant l’essentiel du rayonnement solaire, ne sont pas entièrement sombres. Ils réfléchissent près de 35 % de la lumière qu’ils reçoivent.
Comme la station ne brille que par réflexion de la lumière solaire, il nous est uniquement possible de la voir durant les heures suivant le coucher du soleil ou précédant son lever. C’est seulement à ces heures que le ciel au-dessus de nous est plongé dans la nuit, tandis que simultanément la station spatiale, perchée en orbite, est brillamment éclairée par le Soleil levant ou couchant.
Pour mieux comprendre le phénomène, imaginez une montagne surplombant une vallée. À l’aube ou au crépuscule, le sommet de la montagne peut être brillamment éclairé, tandis que la vallée en dessous reste dans l’ombre. Dans le cas de l’ISS, c’est un peu comme si sur Terre nous nous trouvions au cœur d’une profonde vallée plongée dans l’obscurité, alors que la station spatiale culmine au sommet ensoleillé d’une montagne de 375 kilomètres de haut.
Chaque seconde qui s’écoule, l’ISS parcourt près de 8 kilomètres, 7,7 précisément, soit un peu moins de 28 000 km/h. À son bord se trouvent actuellement le cosmonaute Youri Malientchenko et l’astronaute Ed Lu, qui à eux deux forment l’expédition 7. Malientchenko avait formé le voeu de se marier "à distance" depuis l'ISS prochainement, mais ses supérieurs n'ont pas apprécié la fantaisie. Mesdemoiselles, sachez donc qu'un coeur encore à prendre bat dans la station que vous allez voir passer !
Pour savoir précisément où, quand et dans quelle direction l’observer, vous pouvez vous rendre sur les sites suivants :
En français :
Le site d’Alphonse Pouplier, pionnier de l’observation de satellites en Europe. Attention, les heures qui y sont données le sont en temps universel, donc rajouter deux heures pour avoir l'heure légale d'été. Vous y trouverez plein de conseils pour bien observer les satellites, et de nombreux logiciels à télécharger.
En anglais:
Le site de l’Esa, l’agence spatiale Européenne, qui a développé une page spéciale à l’occasion de cette période particulièrement propice. Son grand intérêt est d’offrir simultanément un fond de carte du ciel ainsi que la trajectoire de l’ISS reportée au sol.