ISS : Pendant les travaux, la conquête spatiale continue

article de Olivier Sanguy
10 JUIN 2002

Le MPLM (Multi-Purpose Logistic Module) Leonardo, dans la soute de la navette spatiale. Amarré à l’ISS lors de la mission, ce module pressurisé contient des expériences scientifiques, du matériel et des vivres
Le MPLM (Multi-Purpose Logistic Module) Leonardo, dans la soute de la navette spatiale. Amarré à l’ISS lors de la mission, ce module pressurisé contient des expériences scientifiques, du matériel et des vivres

Nasa Human Spaceflight

En ce moment, et pour toute la durée de la mission STS-111, 10 hommes travaillent quotidiennement dans l’espace à bord de l’ISS. Ils participent ainsi à la construction progressive du plus grand projet spatial de l’histoire de l’humanité.

Présenté sous cette forme, le nouveau vol de routine d’une navette spatiale (STS-111) vers la Station Spatiale Internationale semble prendre un peu de grandeur. Cependant, une fois de plus, l’ISS souffre de son manque de charisme.

Le grand mécano en orbite a en effet du mal à soutenir la comparaison avec la grande époque, celle de la conquête de la Lune.

De plus, à force de rappeler que l’ISS est en construction, on peut se demander si les partenaires de la station ne se sont pas tirés une balle dans le pied, médiatiquement parlant.

Voulant attirer l’attention sur le formidable pas en avant que représente l’assemblage d’une habitation spatiale, les bailleurs de fonds de l’ISS (NASA et ESA en tête) ont laissé son image devenir celle d’un énième chantier public en proie aux dérives budgétaires.

Pourtant, pendant les travaux, la conquête spatiale continue ! Avant de chercher une utilité scientifique à l’ISS, il ne faudrait peut-être plus avoir peur de déclarer que cette station permet à l’humanité d’entretenir et de faire progresser un nouveau savoir-faire : vivre et travailler dans l’espace.

7 personnes étaient à bord d’Endeavour, commandée par Kenneth Cockrell, lors du décollage le 5 Juin dernier à 17h22 (heure de Cap Canaveral). Le spationaute du CNES (Centre National d’Etudes Spatiale) Philippe Perrin fait partie de l’équipage. Avec Franklin Chang-Díaz, Philippe Perrin effectuera des sorties en scaphandre en vue de continuer le montage de l’ISS.

Chang-Diaz inaugure son 7ème vol et devient ainsi le deuxième homme au monde, avec son compatriote américain Jerry Ross, à avoir quitté la terre 7 fois.

Au sein de cet équipage, 3 seront les prochains occupants de l’ISS, l’expédition 5. En effet, lorsque la navette spatiale quittera la station après une mission de 12 jours, elle redescendra les 3 membres de l’expédition 4. Yury Onufrienko, Carl Walz et Dan Bursch auront séjourné 180 jours à bord de la station en construction.

La présence du spationaute du CNES nous apporte une couverture web francophone de la part du centre spatial français. Certains événements peuvent être suivis en direct !

Lorsque vous admirerez ces images, dîtes-vous bien qu’à chaque fois que Philippe Perrin serre un boulon dans l’espace, il construit, non seulement l’ISS, mais aussi une partie du futur de l’humanité !


Olivier SANGUY est rédacteur en chef d’ESPACE Magazine, le magazine de la conquête spatiale.

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