Qui s’est amusé à tatouer ainsi Mars ? Cette portion d’une récente image à haute définition prise par l’instrument HiRISE de la sonde MRO révèle en fait de tourbillonnantes marques au sol s’entrecroisant sur des terrains aux tons clairs. Ce genre de marques a longtemps placé les chercheurs face à une énigme martienne de taille, avant qu’ils ne comprennent qu’il s’agissait en fait de l’œuvre de petits tourbillons atmosphériques dont on sait à présent qu’ils se produisent fréquemment sur la planète rouge. Ce sont des diables de poussières, encore appelés « éturbules » dans nos campagnes. De telles colonnes d’air se mettant en rotation et s’élevant sous l’effet de la chaleur de la surface sont fréquents sur Terre, notamment dans les déserts ou pendant les épisodes de canicule. Ne tenant l’air typiquement pas plus de quelques minutes, les diables de poussière deviennent visibles lorsqu’ils soulèvent des quantités suffisantes de poussière. Sur Mars, la poussière rougeâtre aspirée du sol révèle le terrain sombre placée en dessous, constitué de sable plus sombre et plus lourd. Les diables de poussière de la planète rouge peuvent atteindre 8 kilomètres de hauteur. En balayant régulièrement la surface des panneaux solaires des robots automobiles martiens, ils ont eu pour effet inattendu de prolonger la durée de Spirit et Opportunity, qui crapahutent à présent sur Mars depuis bientôt 6 ans.